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dimanche, 29 avril 2007

J'entrai dans la grande harmonie de la nature

medium_lez40.2.jpgJ'entrai dans la grande harmonie de la nature, du printemps et des fleurs. Rien n'avait été posé là par hasard, c'est ce qui en faisait toute l'harmonie, parce que justement, on avait la sensation, presque la certitude que tout avait été posé là par hasard.

Photo : Jean-Lous Bec

jeudi, 26 avril 2007

Tenir le monde entre mes doigts de silence

medium_tri_11.jpgTerre de collines. Ocre et rouge. Achevalé sur ma monture, je parcours les steppes. Les ombres jouent avec les replis de la terre, le gris de la roche avec le bleu des montagnes.

 

Alpha et oméga du monde, rien ne semble avoir été posé ici par hasard. Ni les vallées, ni les lacs, ni les temples.

Vallées fumeuses de brume, étagées de rizières. Pays cosmique. Vérité inscrite dans les pierres. Élan de la pensée. Le tumulte s’est arrêté.

 

Le dénuement de la pierre, de la terre ici, me plaît, j’aime ce désordre lent des vallées, l’air de solitude qui flotte sur les collines.

 

Reflets velours, incarnat du couchant, montagnes au loin, calquées en lignes bleues. Grand remuement de vagues, statufiées.

 

Oiseaux blancs qui couvent la terre spongieuse, virevoltant. D’autres lignes, d’autres montagnes donnent de l’épaisseur au ciel safran, une profondeur de champ.

 

Les grandes étendues désertiques de la Chine du Nord sont le lit de mes rêves. Une harmonie bienveillante s’est posée ici.

Je peux rester des  heures entières seul au milieu des plaines, à fouir du regard les détours de l’horizon.

medium_tri_5.jpgBlondeur des collines. Pureté froide, odeurs de sapins. Grandes étendues dorées du pays des glaces. Vagues de givre giflant la peau tendue de froid. Lucidité coupante de l’air.

 

Voici un temple taoïste,  juché sur une colline. Encorbellements de la pierre. Les rizières au loin dessinent leurs courbes lentes. Après-midi tiède et vert.

 

Seuls les temples, juchés sur des collines, tracent le passage de l’homme. Le désir d’immobilité et de silence innervé dans cette terre est proche de l’hallucination. Mon existence tout d’un coup me semble artificielle. L’action que je mène bien vaine. Découverte de l’espace. Le temps est une pluie de guirlandes sur la mer.

 

Pourquoi être si près du monde et si loin des siens ? Rien ne peut me retenir à la terre. Devant cette solitude étoilée, mes pensées vont vers vous, si loin, et que j’aime. Puissé-je traverser ces océans et tenir à nouveau le monde entre mes doigts de silence.

 

Raymond Alcovère ; ce texte est inspiré de la vie du poète Saint-John Perse

 

Triptyques de Jean-Louis Bec

samedi, 21 avril 2007

Sa ressemblance avec tous

medium_22.2.jpgJe ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne me sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher.

Albert Camus, Discours de Suède, 1957

Photo : Jean-Louis Bec

mercredi, 18 avril 2007

Tragédie ou comédie ?

medium_8.jpg«La vie est une tragédie pour celui qui sent et une comédie pour celui qui pense.»
[ Jean de La Bruyère ]

Photo : Jean-Louis Bec ; d'autres images de Barcelone à voir ici

dimanche, 15 avril 2007

Cette grande écriture chiffrée qu'on entrevoit partout

medium_voyage_branches_7.jpg"Les hommes vont de multiples chemins. Celui qui les suit et qui les compare verra naître des figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu'on entrevoit partout : sur les ailes, la coquille des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux et dans la conformation des roches, sur les eaux qui se prennent en glace, au-dedans et au dehors des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les lumières du ciel, sur les disques de verre et les gâteaux de résine qu'on a touchés et frottés, dans les limailles autour de l'aimant et dans les conjonctures singulières du hasard". (Novalis, Les Disciples de Saïs.)

Photo  : Jean-Louis Bec

La rivière redécouverte...

medium_lez41.jpgmedium_lez40.jpgmedium_lez38.jpgmedium_lez28.jpgmedium_lez32.jpgPhotos : Jean-Louis Bec, la rivière est le Lez, petit fleuve côtier et méditerranéen qui frôle Montpellier...

Plus d'images à voir ici

00:15 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec, Le Lez

samedi, 14 avril 2007

Like a hurricane

medium_Venise.jpg"I am just a dreamer, but you are just a dream"

Neil Young, Like a hurricane

Photo : Jean-Louis Bec

jeudi, 12 avril 2007

Les corps...

medium_26.jpgLes corps sont des phrases figées

Philippe Sollers

Photo : Jean-Louis Bec

mercredi, 11 avril 2007

Elan d'art 2007

medium_5.jpgPhoto : Jean-Louis Bec

A Elan d'art cette année, entre autres : Jean-Louis Bec, photographe, et aussi Gildas Pasquet, qui présentera plusieurs séries de photos, accompagnées de textes, dont un de Raymond Alcovère...

Vernissage ce vendredi, au Corum à Montpellier, 18 h 30

medium_afficheelandart2007a3etape7.2.jpg

lundi, 26 mars 2007

C'est en arrivant dans la salle de bains que...

medium_20.jpgCe matin au réveil, longtemps avant l'aube, les choses allaient bien ; chaque chose avait pris tout de suite sa juste place dans ma tête – celles qui devaient être à l'ombre, à l'ombre ; celles qui demandaient du soleil étaient déjà au soleil – tout semblait vouloir bien se présenter pour la journée à venir et ça, il faut le dire, c'est plutôt rare. D'ordinaire des charrettes remplies de chiens enragés font la course sur les pavés disjoints de ma cervelle, ou alors d'une oreille l'autre une tringle de fer rouillée vient me perforer les idées et, dans de telles conditions, devoir exister encore jusqu'au soir c'est comme tenter l'impossible. Mais ce matin, hop ! allons-y, vivre démarrait très fort et, pour une fois, c'était tant mieux. C'est en arrivant dans la salle de bains que, comment dire ?, je me suis soudain senti américain.

Pierre Autin-Grenier

Photo : Jean-Louis Bec


 

jeudi, 22 mars 2007

L'air impalpable de l'été

medium_62.jpgL'air impalpable de l'été était comme l'essence des pensées du globe terrestre lui-même, pensées étranges, inhumaines, d'une texture de songe, comme si elles s'élevaient et retombaient pour se relever et retomber dans le flux et le reflux d'une immense mer calme et primordiale.

John Cowper Powys, Givre et sang

Merci à Anne Kerzeas, spécialiste de John Cowper Powys : cette citation comme celle de la précédente note sont tirées de son article : "Céramique et littérature" ; Anne est potière, vous pouvez voir son travail à Chamborigaud, dans les Cévennes, en venant d'Alès, à l'entrée du village.

medium_clip_image002.jpgVient de paraître un inédit en français de Powys : "Le hibou, Le canard et Miss Rowe !Miss Rowe !" (nouvelle, 1933). Première des très rares nouvelles écrites par Powys, inédite en anglais.

pour commander :  at.agneau@wanadoo.fr 

www.at-agneau.ouvaton.org/ et bientôt un nouveau site

Photo : Jean-Louis Bec

mardi, 20 mars 2007

Pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie

medium_24.jpgJ'appartiens à un pays que j'ai quitté. Tu ne peux empêcher qu'à cette heure s'y épanouisse au soleil toute une chevelure embaumée de forêts. Rien ne peut empêcher qu'à cette heure l'herbe profonde y noie le pied des arbres, d'un vert délicieux et apaisant dont mon âme a soif... Viens, toi qui l'ignores, viens que je te dise tout bas : le parfum des bois de mon pays égale la fraise et la rose ! Tu jurerais, quand les taillis de ronces y sont en fleurs qu'un fruit mûrit on ne sait où - là-bas, ici, tout près - un fruit insaisissable qu'on aspire en ouvrant les narines. Tu jurerais, quand l'automne pénètre et meurtrit les feuillages tombés, qu'une pomme trop mûre vient de choir, et tu la cherches et tu la flaires, ici, là-bas, tout près... Et si tu passais, en juin, entre les prairies fauchées, à l'heure où la lune ruisselle sur les meules rondes qui sont les dunes de mon pays, tu sentirais, à leur parfum, s'ouvrir ton cœur. Tu fermerais les yeux, avec cette fierté grave dont tu voiles ta volupté, et tu laisserais tomber ta tête, avec un muet soupir... Et si tu arrivais, un jour d'été, dans mon pays, au fond d'un jardin que je connais, un jardin noir de verdure et sans fleurs, si tu regardais bleuir, au lointain, une montagne ronde où les cailloux, les papillons et les chardons se teignent du même azur mauve et poussiéreux, tu m'oublierais, et tu t'assoirais là, pour n'en plus bouger jusqu'au terme de ta vie.
Colette , les vrilles de la vigne

Photo : Jean-Louis Bec

samedi, 17 mars 2007

Une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

medium_15.jpgDiriez-vous que ce que l’on appelait l’« espace public » - les meetings, les réunions - se réduit désormais à l’espace médiatique ?

Ph. Sollers : Ce n’est pas moi qui ai inventé la formule « société du spectacle ». Ça ne veut pas dire simplement la représentation médiatique, ça signifie que tous les rapports humains sont médiatisés par des images et que « les gens », comme on dit, ont de plus en plus tendance à jouer un jeu de rôle par le truchement de leur image à l’intérieur d’un film général. Il y a une évacuation de la perception individuelle, de la sensation de soi immédiatement représentée par des images. Donc le spectacle comme société, puisque c’est la même chose. Mais attention, cela ne veut pas dire simplement des moyens de communication ou la télévision, ce que Bourdieu avait tendance à croire, alors qu’il avait tort dans sa logique de marxiste archaïque à tendance stalinienne avérée. Il s’agit d’une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains

Interview à lire en entier ici

Photo : Jean-Louis Bec

vendredi, 16 mars 2007

La moindre chose...

medium_76_new.jpg« La moindre chose contient un peu d’inconnu. Trouvons-le. Pour décrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons en face de ce feu et de cet arbre jusqu’à ceux qu’ils ne ressemblent plus, pour nous, à aucun autre arbre et à aucun autre feu »

Maupassant

Photo : Jean-Louis Bec

jeudi, 15 mars 2007

Un calme intense...

medium_69.jpgUn calme intense, cuivré comme un lotus jaune, déployait peu à peu ses feuilles de silence sur l'infini de la mer.

Herman Melville

Photo : Jean-Louis Bec

mardi, 13 mars 2007

Une petite pause...

medium_23.3.jpgPhoto : Jean-Louis Bec

09:20 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec

lundi, 12 mars 2007

Caméléon Bonaparte

medium_30.jpgC'est ainsi que la BBC surnomma notre Résident de la République. A Lire ici le jugement implacable de la presse étrangère.

Photo : Jean-Louis Bec

samedi, 24 février 2007

Le lion

medium_lion.jpg" ...Bien sûr, bien sûr, je me doute de ce que vous pensez. Mais encore une fois les apparences sont trompeuses, je vous l'assure et vous l'assure encore même si cela pour l'instant ne peut vous rassurer. Oui , je sais bien, les pattes sont massives et puissamment armées, les crocs cruellement tranchants, la gueule est carnassière, le corps un condensé de puissance meurtrière. L'œil a la lumière trouble de la mort, noblesse oblige. Mais tout cela est en partie de la frime, du toc, du plaqué. Ecoutez-moi, vous le zèbre éventré et vous l'antilope égorgée, vous ne pouvez nier l'évidence : sous cette apparence guerrière, derrière ces comportements à la violence parfois excessive je le reconnais, le lion reste un être sensible à la force fragile. Regardez-le en face, approchez-vous, si si, approchez-vous, observez-le de près et vous pourrez surprendre parfois au détour d'un geste, d'un reflet ou d'une attitude les bribes d'une sensibilité enfouie qui révèlent sa nature profonde. Le lion est un tendre comme vous l'êtes vous-mêmes. Ainsi, l'autre jour, par le jeu d'un reflet, j'en ai entr'aperçu un affublé de dents de lapin. Oh, ce fut fugitif mais pourtant bien réel, révélateur à souhait. Un lapin ! Quoi de plus inoffensif qu'un lapin ? Il y a du lapin dans le lion, voilà ce que je me suis dit.

Dans tout lion il y a un lapin qui sommeille. Alors réfléchissez, ne le faites pas plus méchant qu'il n'est et ne l'envoyez pas déchoir dans les choux. pas avec des dents de lapin ! ".

Texte et photo de Jean-Louis Bec

dimanche, 28 janvier 2007

Jean-Louis Bec, photographe

medium_diptyque.jpgLes lieux sont nos aides, nos compagnons de voyages, nos conteurs et nos confidents ; des passeurs toujours prêts à nous prendre à leur bord, à nous guider pas à pas dans le dédale délirant de notre monde intérieur, à nous aider à voir un peu plus clairement en nous. Les lieux parlent et racontent si nous savons entendre, si nous savons nous entendre.

© Jean-Louis Bec ; Diptyque

site à visiter ici

09:00 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, photo, Jean-Louis Bec